Sport et argent
Débat qui s’est tenu le 13 octobre 2006 à la Maison de la Magie (14h00 – 15h30) Le rôle de l’argent dans le sport est évoqué sur le mode de la déploration : droits télévisuels faramineux, salaires indécents, dopage, truquage et corruption auraient perverti le bel idéal de Pierre de Coubertin. Et il naît rapidement une nostalgie d’un âge d’or où des athlètes s’affrontaient pour une couronne d’olivier et où les preux chevaliers jouaient leur vie en tournoi pour un simple regard de leur dame. Une vision déformée par des mythes délibérément construits et qui ne résiste pas longtemps à l’analyse historique. L’argent et le sport, une association ancienne Chez Homère déjà, les rois grecs de l’Iliade s’affrontent pour des vases de bronze, des chevaux, des captives... Dans l’imaginaire même du monde hellène, sport et gain sont étroitement liés. Dès l’Antiquité grecque, mise en valeur par les Jeux Olympiques, la rémunération des athlètes apparaît conséquente. Si le vainqueur ne reçoit sous les vivats du stade qu’une simple couronne de feuillage, sa cité d’origine lui réserve à son retour de substantiels avantages. A Athènes un vainqueur olympique se voyait gratifié d’une récompense de 500 drachmes et était nourri gratuitement au prytanée jusqu’à sa mort. Des récompenses importantes dans une Grèce plutôt frugale. De plus, le vainqueur d’un des quatre concours sacrés se voyait engagé pour courir le cachet lors de dizaines de compétitions annuelles, représentant de gros gains. Dans la Rome impériale, la rémunération change d’échelle, en particulier pour le sport le plus populaire, qui peut réunir jusqu’à 150 000 spectateurs au cirque, les courses de chars. En effet, un cocher peut espérer gagner des millions de sesterces pour quelques belles courses, rémunérations énormes financées par les places payantes et le fonctionnement de paris. Le Moyen Age connaît le développement de deux sports, les tournois (en groupe)