Sport et genre
Le sport constitue un creuset privilégié pour saisir la manière dont se constituent les identités sexuées. Certains sports (mécaniques, combat, affrontement collectif de grand terrain) sont des conservatoires des vertus viriles, des « fiefs traditionnels de la virilité »2.
D'une manière générale, les pratiques physiques et sportives se caractérisent par les propriétés techniques et symboliques différentes. Les pratiques sportives sont à la fois des espaces d'actualisation d'habitudes déjà incorporées et des lieux de socialisation, de construction différenciées de dispositions spécifiques.
Les préférences sociales en matière de sport et de modalités de pratique renvoient aux goûts sportifs. Les dispositions sociales sont mises en œuvre selon le contexte d'action (domaine de pratiques, sphère d'activité, type d'interaction...) considéré. En référence à Pierre BOURDIEU et par suite, B. LAHIRE, « la disposition n'est pas une compétence, c'est-à-dire une ressource, car contrairement à cette dernière, la disposition est un « penchant, une inclination, une propension » qui peut s'accompagner d'appétence ou de dégoût. »
Des dispositions sont spécifiquement constituées dans le cadre de telle ou telle activité corporelle : dispositions morales, mais également techniques : ascétisme, individualisme ou habitude de la coopération, esprit de corps, esprit de compétition, goût de l'effort etc.
Dès lors, au cours du processus de socialisation, les pratiques sportives posent leur empreinte différemment sur les pratiquants et les différences sexuées se fabriquent à travers l'apprentissage d'un rapport sexué au corps.
De même, l'engagement corporel dans une activité sportive participe de la construction sociale du genre et témoigne de l'existence de dispositions sexuées génératrices de pratiques produites par