SPORT REFLET DE LA SOCIETE
PSA : « On arrive sur la première génération qui sort des centres de formation et qui n’a connu que le rugby professionnel. Les derniers, c’était Nallet, Papé qui est encore mon capitaine. Ce sont les derniers à avoir connu autre chose, à avoir travaillé. On entre de plein fouet avec des mecs qui veulent entrer dans un centre de formation, devenir joueur professionnel de rugby, même s’ils continuent leurs études.»
DD : « C’est leur métier. Un métier. Avant, c’était une passion, il y en a beaucoup qui travaillaient. Maintenant, tu es dans le professionnalisme. »
PSA : « Avant, à la fin des matches, les glaçons tu les mettais dans le jerricane, les mecs buvaient des canons au fond du car. Maintenant, dans le bus, ils ont des glaçons sur la cuisse, sur l’épaule, pour récupérer plus vite. Parce que leur fonds de commerce, c’est leur corps. »
• Didier Deschamps, quelle différence y a-t-il entre vos joueurs actuels et ceux de votre génération ?
DD : « La génération ! Le sport n’est que le reflet de la société. Ils ont des centres d’intérêt différents. Avant, c’était avant tout le plaisir de faire de ta passion ton métier. Maintenant, le moteur, c’est quoi ? Ce que ça peut rapporter. Même les jeunes… Certains ont dix ans, les parents derrière sont des excités et leur disent : tu vas être footballeur. Il y a beaucoup d’argent, la famille, les agents. Ils ont un entourage démentiel qui ne fait pas toujours l’intérêt du joueur, qui lui pardonne tout. Ils font vivre quinze à vingt personnes. Ils sont dans la "championnite" très tôt. Je ne sais pas si c’est ton cas mais pour moi, footballeur, ce n’était pas un métier. »
PSA : « Il faut qu’ils acceptent la critique. Si tout le monde leur dit : tu es le meilleur et que toi, tu leur vends le travail, l’abnégation, l’humilité, que le talent ne suffit pas… Certains y arrivent car ils sont structurés, c’est ce qui fait la différence, et il y en a d’autres avec qui c’est