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« Le modèle d’organisation des années 1950 justifie l’éducation physique construite, le travail scolaire rigoureux par un recours aux sciences biologiques et à la morale de l’effort qui les complète alors ». (B. During, La crise des pédagogies corporelles, 1981). L’E.P. , selon B. During, n’échappe pas au déterminisme social culturel et politiquer, d’autant qu’en tant que discipline scolaire, elle doit s’acquitter des missions dévolues à l’école. Or, dès la Libération, un très large accord s’est réalisé dans l’opinion publique française, au-delà des divisions politiques, « pour attribuer une priorité absolue aux tâches de la reconstruction » (J. C Asselain, Histoire économique de la France, T.2, 1984). Bien entendu, la reconstruction doit mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation. L’école a donc un rôle fondamental à tenir en suscitant le goût du travail utile chez le citoyen en devenir ; et l’E.P. apporte son écot à cette orientation, en valorisant l’effort et en le justifiant de manière rationnelle.
En 1945, si l’effort en E.P. est visible grâce à des manifestations physiologiques et énergétiques, à des mobilisations anatomiques, il est néanmoins orienté vers un but moral : la reconstruction collective. Et il fait également appel à un versant psychologique : la volonté. On peut constater que cette définition préalable de l’effort recouvre plusieurs dimensions, même si à la Libération l’E.P. accorde une place identifiable à certaines dimensions qu’à d’autres.
Peut-on affirmer que ces dimensions vont constituer une permanence jusqu’à nos jours ? Que dans la mesure où la reconstruction est achevée, le contexte valorise toujours autant les notions de travail et d’effort ? Dans quelle mesure les différentes dimensions de l’effort sont-elles une à une prépondérantes par rapport aux autres ? Dans une société capitaliste « post-moderniste » (G. Lipovetsky, L’ère du vide, 1983), l’école et les disciplines scolaires