st margarine
[Corrigé de la question 3 du sujet 3 (texte de John Stuart Mill]
Introduction : [Rn] Tout individu est capable de déterminer par lui-même ce qui est bien pour lui ; par conséquent, il semble totalement injuste de vouloir l’empêcher de faire quelque chose sous prétexte que nous considérons que c’est mauvais pour lui. [Obj] Pourtant, peut-on laisser quelqu’un sombrer dans l’alcool, les stupéfiants, peut-on laisser quelqu’un adopter un comportement suicidaire sans chercher à l’empêcher d’adopter ce comportement ? Dois-je, au nom du respect de sa liberté, laisser quelqu’un se détruire moralement ou physiquement ?
Rappel de la position de l’auteur : pour Mill, nous avons vu que, tant que l’individu ne portait pas préjudice à autrui, le recours à la force était interdit ; je ne peux pas contraindre un autre individu sous prétexte que moi je pense que ce comportement lui nuit. Dès que l’individu est majeur, et s’il ne souffre pas de problèmes psychiatriques, je ne peux l’empêcher de mener sa vie comme il l’entend, tant qu’il n’empêche pas les autres d’en faire autant.
Objection : on pourrait objecter à l’auteur que la liberté consiste, non pas à obéir à n’importe quel désir (comme le désir de boire), mais à obéir à notre raison et à notre conscience. Dès lors, en empêchant un individu d’adopter un comportement ouvertement irrationnel, ne peut-on pas dire que nous le forçons à obéir à la (sa) raison ? En ce sens, empêcher un individu de jouer à la roulette russe, ce serait le contraindre à agir de façon raisonnable et donc « le forcer à être libre ». Le recours à la contrainte ne serait donc pas une négation de sa liberté : on obligerait au contraire l’individu à suivre ce que lui dit sa raison.
Réponse à l’objection : Pourtant, cette objection reste dangereuse. En effet, qui va décider ce qui est ou non conforme à la raison ? L’idée républicaine est justement que tous les hommes sont dotés de raison