Stabilité financière
GUILLAUME PLANTIN
Professeur assistant en Finance London Business School
HARESH SAPRA
Professeur associé en Comptabilité Graduate School of Business, Université de Chicago
HYUN SONG SHIN
Professeur d’Économie Université de Princeton
Les prix de marché donnent des signaux appropriés susceptibles d’aider la prise de décision des investisseurs. Toutefois, en présence d’incitations faussées et de marchés illiquides, d’autres effets moins favorables introduisent une volatilité artificielle qui perturbe les décisions réelles. Dans un contexte de valorisation en valeur de marché, les variations des prix des actifs apparaissent immédiatement dans les bilans des intermédiaires financiers et provoquent des réactions de leur part. Les banques et les intermédiaires financiers ont toujours réagi aux évolutions de l’environnement économique, mais la valorisation en valeur de marché amplifie et développe de leur part des réactions synchrones, aggravant ainsi les répercussions sur les marchés de capitaux. Pour les actifs s’échangeant sur les marchés liquides (comme les actions cotées), la comptabilisation en valeur de marché est préférable à la comptabilisation au coût historique en termes d’arbitrages économiques. Mais pour les actifs et les engagements, à long terme et illiquides (comme les prêts bancaires et les engagements des sociétés d’assurance), cette dernière est préférable. Nous passons en revue les effets et les avantages respectifs de ces deux modes de comptabilisation.
Banque de France • Revue de la stabilité financière • N° 12 – Valorisation et stabilité financière • Octobre 2008 93
ÉTUDES
Guillaume Plantin, Haresh Sapra et Hyun Song Shin : « Comptabilisation en juste valeur et stabilité financière »
O
n considère parfois que la comptabilité n’affecte pas les fondamentaux économiques. Et de fait, dans le contexte de marchés parfaitement liquides et efficaces aggrégeant toute l’information pertinente, la