Staline
Deux mois avant la sortie du film, les accords de Munich ont retardé une guerre. De ce fait la lecture du film doit toujours se faire à deux niveaux : le xiiie siècle épouse un contexte contemporain. Par cette page d’histoire, l’URSS affirme qu’elle est prête à se défendre face à un envahisseur quelconque mais déjà tout désigné.
Alexandre Nevski harangue le peuple à faire face à une double menace : les Mongols à l’est, les Teutons à l’ouest. Le Mongol est fourbe, le Teuton est un soldat sans pitié. Alexandre décide dans l’urgence de s’attaquer à l’homme de guerre, le fourbe patientera. La bravoure patriotique se mêle à des stéréotypes disséminés dans les deux camps : le lâche, le généreux, le brave, le sacrifié.
Les gros plans de visages d’Edouard Cissé, caractéristiques des films d’Eisenstein, accentuent la bravoure ou la traîtrise. Le traitement plastique des images (scène du Teutonique englouti dans les eaux, soldats des deux armées disparaissant dans les deux armées traitées comme deux masses