Statut de la femme dans la bd franco belge
les B.D. voient incontestablement s'affirmer la promotion de l'héroïne féminine .
Fait remarquable -. il s'agit exclusivement de Bandes de S.F. ou y confinant. Prémonition d'un futur proche où la femme prendrait irréversiblement la place qu'occupaient jusqu'à ce jour les Superman, Tarzan, Flash Gordon, le Fantôme du Bengale, bref les représentants mythologiques du mâle triomphant, ou prétexte favorable à l'épanchement de complexes érotiques comme à la manifestation outrancière d'un rêve où l'amour-fou reprendrait tous ses droits ? Les deux aspects sont sans doute mêlés... et pas toujours au profit de la S.F. et du dessin, ce qui a de quoi nous préoccuper.
En fait, l'importance du rôle joué par la femme dans la B.D. n'est pas nouveau ; il remonte aux origines mêmes du genre : le héros mâle et triomphant a toujours été flanqué d'une compagne fidèle — mais non moins érotisée — qui a nom Jane pour Tarzan, Diana pour le Fantôme, Narda pour Mandrake, Dale pour Flash Gordon, Daisy Mae pour Li'l Abner et... Olive pour Popeye . Mais toutes ces filles attentives ne jouaient qu'un rôle de second plan, condamnées à panser les blessures, à subir les sévices des félons et à agrémenter le décor. Elles servaient tout au plus d'appât et constituaient parfois le moteur initial de l'action : le cas est très net pour Dale que Flash Gordon ne cesse de perdre et de rechercher, de délivrer et d'exposer selon un mouvement pendulaire implacable. Ces Bandes comportaient aussi de belles dames francs-tireurs agissant pour leur propre compte : femmes-pirates, reines-fofolles, victimes occasionnelles, hystériques de tous bords comme ces sœurs Marschall qui ne pensent qu'à violer le Fantôme ! Cela ne prêtait pourtant pas à conséquence ; nos héros avaient tôt fait de fesser ces dernières, turbulentes.
Alors Miss Lace vint . Dessinée par Milton Caniff avec l'art savant du contre-jour qu'on lui connaît, elle fut créée dans l'unique but