Stavelot et les Blancs Moussis
Un Blanc Moussis
Il semblerait que jadis, les moines de Stavelot avaient l'habitude de participer avec les Stavelotains aux festivités du carnaval. Suite à un édit du prince-abbé, G. de Manderscheidt en 1499, cette pratique fut interdite.
Les Stavelotains qui appréciaient la présence des moines à leur fête, renaclèrent à cette interdiction et décidèrent de la tourner en dérision à leur façon. Ils participèrent d'abord au carnaval déguisés eux-mêmes en moines jusqu’à ce que tombât une nouvelle interdiction ! Alors faisant appel à leur imagination, ils créèrent un costume blanc avec capuchon, évoquant plus discrètement l'habit monacal… Ils ajoutèrent à ce déguisement un étrange masque, impersonnel, avec un très long nez rouge et pointu : les Blancs-Moussis étaient nés ! Il semblerait que leur première apparition dans la ville date du xvie siècle. Durant la période française, leurs sorties furent interdites pour n'en être que plus actives après 1820.
Depuis 1947, les Blancs-Moussis, érigés en confrérie vénérable avec chevalerie d'honneur aux costumes rutilants, jouent un rôle important dans la vie de la ville. Ils sont devenus les ambassadeurs dynamiques du folklore belge et leur présence en invités d'honneur aux carnavals de Düsseldorf, Cologne, Compiègne, Saint-Quentin... a contribué au renom de la ville de Stavelot.
L'apothéose du cortège du carnaval de la Laetare à Stavelot est le rondeau des Blancs-Moussis sur la place Saint Remacle. Un règlement et des indications détaillées précisent la façon dont il doit être exécuté. Les Blancs-Moussis closent le défilé. Avec leurs costumes blancs, ils entourent géants et leurs chars dotés de canons à confettis. Les Blancs-Moussis trimbalent des sortes de ballons faits de vessies de porc gonflées et s'en servent pour taper sur les passants. Ils profitent aussi de la dispersion du cortège pour placarder sur les murs de Stavelot, des affiches avec des jeux de mots raillant