Stendhal introduit le lecteur de cette rencontre d’une manière très particulière dans son écriture même, puisque les personnages sont évoqués à travers une multiplicité de points de vue qui changent très rapidement. Le narrateur recourt au point de vue externe pour décrire Clélia qui « vint soigner ses oiseaux » et qui « rougit fort sensiblement » ou pour évoquer Fabrice qui « était immobile et sans respiration (…) debout contre les énormes barreaux ». Le narrateur utilise ce point de vue pour décrire rapidement ses personnages mais la fréquence du regard extérieur est peut élevée, signe de son peu d’importance : l’essentiel se joue ailleurs, dans le point de vue interne, qui nous éclaire en tant que lecteurs sur les pensées et sentiments des personnages. Il y a une absence de dialogue entre les personnages mais le manque de dialogue est pallié par les différents points de vue « elle veillât sur ses actions avec le plus grand soin »
Le réalisme est réduit, il n’y a que peu d’éléments, il y a une volonté de la part du narrateur de cacher au lecteur la vérité sur la prison avec ces quelques mots présents dans le texte « gendarmes », « prisonniers », « corps de garde ». Le vocabulaire est restreint sur la prison. Le champ lexical des barreaux est néanmoins présent pour rappeler au lecteur où il se trouve « les barreaux de fer », « ces barreaux », « les énormes barreaux de sa fenêtre ». La prison est poétisée à travers les yeux de Fabrice, c’est un prisonnier amoureux. La prison est nue pour lui et elle est transformée. C’est une prison qui n’est pas comme les autres pour Fabrice, la cellule est appelé une « chambre », le prisonnier a la vue sur une terrasse, il est loin du monde et Clélia qui est la fille du directeur de la prison peut voir le prisonnier « Fabrice avait eu quelque léger espoir de la saluer ».
Après avoir traité le cadre de la rencontre entre les personnages, l’étude va se porter sur la nature des personnages, par des différences et des