Stendhal Le Rouge et Le Noir commentaire
Commentaire : Stendhal : Le Rouge et le Noir, première partie, chapitre 10
Ce texte est extrait du Livre I, chapitre 10, du roman intitulé Le Rouge et le Noir, publié par Stendhal en
1830, à l’apogée du mouvement romantique .
Engagé comme précepteur chez Monsieur de Rênal, le maire de Verrières, Julien Sorel vient de remporter deux victoires sur son maître : il a réussi à sauver un portrait de Napoléon compromettant et il vient de voir ses appointements augmentés de façon inattendue. Dans ce passage, Julien se rend chez l’abbé Chélan, son protecteur, et s’arrête en chemin en pleine nature, ce qui va lui inspirer une longue méditation.
Nous montrerons dans un premier temps combien le paysage dans lequel s’inscrit ce passage est caractéristique de la sensibilité romantique et nous analyserons la dimension symbolique que revêt l’ascension du héros. Dans un deuxième temps, nous mettrons en évidence ce que l’épisode révèle de sa personnalité profonde, marquée à la fois par sa révolte et son ambition.
I Une ascension symbolique.
Le paysage dans lequel se déroule cet épisode est tout d’abord typiquement romantique, semblables à ceux que l’on rencontre dans la poésie lamartinienne ou les tableaux de cette époque : c’est un décor de montagne, reculé et sauvage, à peine marqué par la présence humaine, comme l’indique l’ « étroit sentier à peine marqué et qui sert seulement aux gardiens des chèvres » (l .9) qu’emprunte le héros. Il se caractérise également par son caractère grandiose : à plusieurs reprises, le texte insiste, de façn hyperbolique, sur la dimension colossale du paysage ; il est question « d'énormes quartiers de roches » (l.4), de « grandes roches » (l.8 et l.24), de « roc immense » (l.10), de « grand rocher » (l.21) et de « grands hêtres » qui s’élèvent « presque aussi haut que ces rochers » (l.5).
Les contrastes d’ombre et de lumière, à la fois lumineux et thermiques - l’ombre des rochers donne
«