Stratégie d’imitation : revue de littérature et perspectives
1. LA THÉORIE DE L’ÉCOLOGIE DES ORGANISATIONS : ISOMORPHISME CONCURRENTIEL Dans les travaux développés par le courant écologique, la vie et la continuité des organisations sont fortement influencées par l’environnement. En effet, les théoriciens de ce courant pensent que l’environnement sélectionne la meilleure forme organisationnelle sans que l’effort d’adaptation d’une organisation particulière ne puisse y changer quelque chose (Carroll et Hannan, 1989). Selon ces adeptes de l’écologie des organisations, on ne peut comprendre ce qui arrive à une organisation qu’en regardant ce qui se passe au niveau de la population entière. Le niveau d’analyse n’est pas celui de l’organisation, mais celui de la population d’organisations similaires. On ne parle plus de rationalité de l’organisation, mais plutôt de rationalité localisée dans son environnement : rationalité de la sélection naturelle (Hannan et Freeman, 1977). Dans cette perspective, l’évolution des organisations est définie comme un processus continu de variation, de sélection et de rétention de formes organisationnelles adaptées. Ce mécanisme de sélection aboutit, selon Hannan et Freeman, à un isomorphisme concurrentiel selon lequel il existe une forme d’organisation optimale pour chaque type d’environnement. L’environnement élimine les organisations les moins aptes et permet la prolifération des formes organisationnelles les plus aptes. Cette multiplication des formes organisationnelles se fait selon Freeman (1982) par un mécanisme d’imitation permettant la production des formes organisationnelles les plus performantes. Les preneurs de décisions organisationnelles étudient les meilleures réponses et ajustent le comportement de leurs organisations. L’imitation est, dans cette conception, le résultat de la rétention des formes optimales (Hannan et Freeman, 1977). 2. LA THÉORIE DES CASCADES INFORMATIONNELLES : MIMÉTISME
INFORMATIONNEL Le mimétisme