Strategie technolique
Les stratégies commerciales et industrielles des deux premiers avionneurs mondiaux sont très distinctes. En effet ces stratégies sont les résultantes de deux opinions différentes sur l’avenir du transport aérien et par conséquent l’effet d’une mondialisation qui s’accélère sur les grands déplacements humains. Ainsi Boeing a clairement affiché sa vision de l’avenir. A l’instar du géant européen qui mise, avec l'A-380, sur un développement des grandes plates-formes aéroportuaires de connexion (les hubs), Boeing affirme que l'avenir est à la multiplication des lignes nationales et internationales"point à point", qui permettront à des avions de taille moyenne de relier directement les villes entre elles, sans passer par des grands aéroports de transit. Boeing, après des projets avortés tel que l’allongement de son 747 puis un projet d'avion capable d'emmener un peu moins de 300 passagers à une vitesse proche de celle du son, lance son nouvel appareil 7E7. Le 7E7 est destiné à remplacer, notamment, les DC-10, 757 et 767, soit «un énorme marché de remplacement», évalué par Boeing à 3 500 appareils sur vingt ans, cela représente un potentiel total de 400 milliards de dollars (325 milliards d'euros) de chiffre d'affaires.
Boeing n'avait plus lancé de nouveau modèle depuis le Boeing 777, en décembre 1989. L’enjeu est crucial pour le constructeur américain, qui vient non seulement d'être doublé par Airbus en nombre d'avions livrés cette année, mais qui est aussi affaibli par une série de scandales. Ces déboires ont conduit, le 1er décembre, son président, Phil Condit, à démissionner pour être remplacé par son ancien bras droit, Harry Stonecipher, parti depuis 2002 à la retraite. Cette démission n'a pas bouleversé le calendrier prévu pour le lancement de ce nouvel avion, tant l'enjeu est stratégique. "Le 7E7 va changer la donne", a affirmé M. Stonecipher, venu à Seattle annoncer la nouvelle aux 3 000 employés qui ont