Stratégie nucléaire russe depuis les années 2000
Dès son arrivée à la tête du pays en 2000, Poutine s’attache au dossier nucléaire. Lors du désordre administratif propre à la transition économique, MinAtom, le ministère chargé du nucléaire a tenté de vendre des technologies militaires à l’Iran, sans l’approbation de la présidence. Poutine va alors démettre de ses fonctions son directeur, Yevgeny Adamov en 2001, puis restructurer l’institution. Une réforme est mise en place, diminuant le nombre de ministères de 30 à 17, MinAtom est ainsi dissout et le savoir-faire (civil et militaire) est fragmenté pour la sécurité. Le domaine nucléaire civil est à présent dirigé par l’Agence Fédérale de l’Énergie Atomique (Rosatom) au sein du Ministère de l’Industrie et de l’Énergie. Le nucléaire militaire devient pour lors l’unique responsabilité du Ministère de la Défense. Au niveau international, Rosatom reprend l’idée d’El Baradei, soit l’ouverture d’un centre international d’acquisition d’uranium en Russie afin de diminuer les risques de prolifération.
En dehors des armes conventionnelles, la connaissance nucléaire est un des seuls secteurs économiques à hautes valeurs ajoutées où la Russie peut être compétitive. Poutine et Medvedev fondent une grande partie de leur espoir sur ce secteur pour transformer l’économie de la Russie. Selon le directeur actuel de Rosatom, Serguei Kiriyenko (depuis 2005), la coopération russo-iranienne ainsi que la construction de la centrale nucléaire de Bushehr en Iran sont totalement sécuritaires et doivent être un exemple pour le monde. Il s’agit là de présenter la capacité d’obtenir jusqu’à 20 % du marché global. Ce présage semble crédible, la Russie ayant reçu des offres de l’Inde pour la construction de plus de 16 réacteurs nucléaires, ainsi que de l’Arabie Saoudite et de la Chine. Si la Russie se positionne comme grande défenseuse de la non-prolifération, elle profite néanmoins largement de l’article 4 du traité de