Strophes pour se souvenir
Louis Aragon, 1955
Louis Aragon (1897–1982) était un poète engagé politiquement et un sympathisant communiste. Il écrit « Strophes pour se souvenir » en 1955, c’est un extrait du « Roman inachevé ». Ce poème est un hommage au groupe Manouchian constitué de résistants étrangers, fusillés près de Paris (Mont Valérien) en février 1944. L’annonce de leur exécution avait été faite par le biais de l’Affiche rouge.
Le but de ce poème est de rendre hommage à ces résistants et à leurs sacrifices. Il est organisé en 3 temps. Dans un premier temps, Aragon aux résistants. Dans un second temps, il laisse la parole à Manouchian. Enfin, dans un dernier temps, Aragon parle de façon neutre.
Le poème évoque la guerre, il dépeint des paysages tristes ; il évoque des couleurs qui sont celles de la nuit, du sang. Il évoque aussi un sentiment de tristesse (« Les mornes matins »), et aussi l’hiver (« Fin février »). Le poème est parsemé de mots qui font référence à la mort.
Tout d’abord, Aragon insiste sur la peur que devait créer l’Affiche. Il la compare à une tâche de sang. Il souligne ensuite le fait que les résistants soient tous étrangers. Dans plusieurs passages du texte, Aragon reproduit le mécanisme de l’Affiche.
Le premier vers et le dernier vers de la première strophe démontrent que ces hommes donnent leur vie pour leurs convictions (vers 15). Ce vers insiste sur le fait que par leurs sacrifices, ces résistants ont changé l’Histoire. Il répond à l’intention des auteurs de l’Affiche avec la dernière strophe.
Le but est de montrer que même s’ils sont étrangers, ils sont morts pour la France, ils sont attachés à ces valeurs.
Avec ce poème, on entre dans la vie intime de Manouchian car on lit sa dernière lettre, destinée à sa femme. On découvre son aspect humain car on voit qu’il aime sa femme, qu’il a envie d’avoir des enfants. Même s’il meurt, il éprouve de la tristesse, il n’est pas heureux de mourir !
Il est serein : « Bonheur à tous, à