Suffit-il d'être différent d'autrui pour être soi-même
Si une personne cherche constamment à se différencier, et donc essaie d'être unique sur tous les points, ce n'est pas pour autant qu'elle sera elle- même, au contraire, elle risque plutôt de s'aliéner au jugement d'autrui. De ce raisonnement découle naturellement la problématique suivante: Suffit-il d'être différent des autres pour être soi-même ? Ou, autrement dit, peut-on être soi-même tout en ressemblant à autrui ? Est-ce que la différence est le seul moyen d'être soi-même ? Partant de ces questions, nous montrerons que la différence peut être un choix, et nous nous demanderons s'il faut forcément être différent d'autrui pour être soi-même. *
Parmi les multiples mouvements de pensée, le dandysme est celui qui ressort le plus souvent lorsqu'on s'intéresse à la question du choix de la différence. Le terme de dandy s'appliquait à de riches habitants de Paris, toujours bien habillés et utilisant un langage plutôt recherché. Les dandys vivent en permanence avec un rapport particulier à la question de l'être et du paraître. Ainsi, dans Mon cœur mis à nu, Beaudelaire dit-il: « Le Dandy doit aspirer à être sublime sans interruption, il doit vivre et dormir devant un miroir » Les dandys étaient, lors du XIX ème siècle, la rencontre d'une angoisse métaphysique et spirituelle, d'un contexte historique et d'une mode Anglaise en France. Le dandy aura tendance à toujours faire attention à son apparence, ainsi il sera toujours propre sur lui, relativement avant-gardiste dans son style vestimentaire, élégant, etc ...On pourrait citer Beau Brummell, le premier des dandys, Lord Byron, Oscar Wilde, et de tant d'autres. Mais cette recherche esthétique n'est sans doute que le symptôme d'un mal plus profond, qui caractérise autant sinon plus le dandysme. La recherche d'un Idéal et le dégoût d'une société médiocre furent en effet d'autres constantes