Suffit-il d'écouter pour apprendre et de parler pour enseigner?
Suffit-il d'écouter pour apprendre et de parler pour enseigner ?
Introduction
La pédagogie se base sur deux postulats fondamentaux : le principe d'éducabilité et le principe de liberté.
Le principe d'éducabilité se fonde dans la croyance profonde que chaque personne est apte à apprendre, à être éduqué ; cependant l'action d'apprendre ne peut se faire sans l'engagement de la personne, qui elle peut faire le choix de s'impliquer ou non dans son apprentissage, d'où le principe de liberté.
Seulement, une question alors se pose : dès lors que l'on choisit d'apprendre, suffit-il d'écouter et ainsi d'adopter une position uniquement réceptrice et silencieuse pour apprendre efficacement ou cela nécessite-il une autre implication, peut-être plus authentique, de la part de l'apprenant ?
D'autre part, la pédagogie se définit également en tant qu'outil de réflexion sur les systèmes d'éducation, un outil qui tenterait de mettre en lumière tous les dispositifs conçus pour éduquer, pour transmettre un savoir.
Dès lors, peut-on considérer qu'il suffit de parler pour enseigner, réduisant ainsi l'enseignement à la parole du maître, quand on sait que la pédagogie dispose d'un ensemble de dispositifs conçus à cet effet ?
Cette approche de l'enseignement n'impliquerait-elle pas une perte de sens dans l'essence même du travail et de la recherche pédagogique ?
C'est ce que à quoi nous tenterons de répondre par la suite en nous basant sur le développement de ce postulat dans le livre « Moi j'enseigne, mais eux apprennent-ils ? » , ainsi que sur nos connaissances naissantes de la pédagogie.
Afin de répondre, nous nous pencherons dans un premier temps sur l'acte d'enseigner : nous verrons que cet acte ne peut effectivement pas se réduire à un monopole de parole de la part de l'enseignant.
Ainsi nous étudierons l'enseignement et ses applications dans leur ensemble tout en en appréciant les valeurs ou qualités (et ce notamment pour ce qui est