Suisse : le combat contre les « salaires abusifs »
Apparus dans les années 80 aux Etats-Unis, les « golden parachutes » devaient permettre d’attirer des dirigeants capables de redresser la situation des multinationales. Peu à peu, des sociétés européennes ont, elles aussi, eu recours à ce dispositif mais de vives polémiques ont éclatées suite aux énormes indemnités touchées par certains patrons suisses. Un texte proposant d’encadrer ces rémunérations abusives a été soumis au vote populaire le dimanche 03 Mars 2013 et 67,9% des suisses ont voté « oui » à cette initiative. Cette mesure en question porte le nom « d’initiative Minder », du nom de son investigateur Thomas Minder, sénateur et entrepreneur suisse.
Le vote de ce texte aura-il un impact positif sur l’attractivité de la Suisse ?
Dans un premier temps, nous verrons que les rémunérations du conseil d’administration et de la direction des entreprises suisses cotées en bourse seront bien plus encadrées afin d’éviter les rémunérations abusives ainsi que les faillites de nombreuses entreprises. Dans un second temps, nous verrons que le Gouvernement et le Parlement suisse ne soutiennent pas ce projet car ils craignent que certaines grandes entreprises ne se délocalisent à l’étranger.
I – La fin des parachutes dorés :
Suite au vote qui a eu lieu le dimanche 03 Mars, le nouveau texte indique que les actionnaires des sociétés suisses cotées en bourse (260 entreprises environ) devront voter, chaque année, le salaire du conseil d’administrations, du comité consultatif et de la direction. Cette nouvelle règle devra être inscrite dans la Constitution fédérale et si cette dernière n’est pas respectée, les coupables devront payer une amende et pourront être condamnés à trois ans de prison. L’initiative Minder interdit également les indemnités de départ ainsi que les primes pour l’achat ou la vente d’entreprises.
Le texte devrait donc empêcher le versement de salaires et de bonus trop élevés comme la