Sujet au pif
LA GUERRE EN BOSNIE Lors de la guerre ethnique il y a dix ans, des gens et des communautés ont souffert et ont péri. Aujourd’hui c’est au tour de l’environnement. traduit de World Watch Par Tim Clancy
En temps de guerre, les silences sont parfois plus terrifiants que les bruits. C’est un de ces silences, dans les rues de Mostar parsemées de cratères, qui me fit m’arrêter, puis plonger derrière un fourgon détruit – quelques instants à peine avant qu’un obus ne s’écrase à quelques mètres d’où je me tenais. Des morceaux de terre m’atteignirent à la figure, mais la carcasse d’acier fit écran aux éclats d’obus.
Un autre obus tomba, et encore une fois, une échappée belle inexplicable. Elles se produisaient sans cesse durant la guerre récente en Bosnie-Herzégovine. Mais des milliers de personnes ne furent pas aussi chanceuses, comme j’ai pu le constater à Mostar en aidant à l’évacuation d’enfants blessés de la partie est de la ville, en état de siège. Peu de zones pouvaient y être qualifiées de sûres, et même l’hôpital de fortune, où les enfants attendaient mon ambulance, avait été frappé neuf fois la semaine d’avant par les tirs d’artillerie et les tirs de mortier qui tombaient comme la pluie sur le secteur à l’est de la rivière. Pourtant, aussi horrible qu’eût été la situation dans cette zone, ce n’était qu’un petit aperçu d’une guerre complexe et vicieuse (voir en encadré « Une brève histoire de la guerre en Bosnie ») synonyme de dévastation pour les gens, les communautés et le pays lui-même. Des villages entiers furent détruits – les familles chassées, les hommes parfois exécutés, et les habitations brûlées. La capitale, Sarajevo, entourée de montagnes, a subi un règne de terreur. Pendant quatre ans, ses habitants furent constamment et sans discernement menacés de mort par des tireurs embusqués serbes postés en haut des immeubles. 10'000 d’eux moururent durant l’épreuve que traversa la ville, dont plus d’un