Sujet de débattons : fondements de la démocratie
Socrate disait que l'intérêt de débattre, il le trouvait dans la possibilité d'être contredit et donc d'avancer vers la vérité.
Montaigne formule la même idée dans les Essais. « Quand on me contrarie, on éveille mon attention, pas ma colère; je m'avance vers celui qui me contredit, qui m'instruit... »
Historiquement, la pratique du débat est liée, sur l'agora grecque, à l'émergence de la démocratie. Plus tard, la philosophie des Lumières établira un lien étroit entre la naissance de l'état démocratique moderne et l'existence d'un espace public assurant droit d'expression et confrontation des opinions. Dans le contexte individualiste actuel, où explosent les incivilités et où des consensus sont toujours à renégocier, l'université républicaine se doit de faire du débat une base de l'éducation à la citoyenneté. Car les institutions de « démocratie représentative » comme les délégués étudiants, la société civile, les conseils de la vie estudiantine, etc., ne prendront sens et vie que par des débats effectifs.
« Savoir débattre » est une compétence - clef de l'éducation civique, une façon pour les étudiants de faire l'expérience, d'une parole publique et responsable. Débattre suppose une éthique de la communication sans laquelle on bascule dans la violence physique ou l'injure verbale : débattre est civilisateur. « L’idée d’une société adulte et responsable, capable de se comprendre et de se gouverner elle-même par l’organisation de discussions au cours desquelles se produisent des processus d’apprentissage - cette idée est donc non seulement méconnue mais surtout exactement renversée lorsque triomphe l’idée que l’opinion publique est purement et simplement ce que mesurent les sondages. (.) Ainsi la pratique du débat public semble n’avoir jamais eu tant de succès qu’à l’époque contemporaine (.) En fait, notre époque est plutôt celle de la pseudo - discussion, de la fonctionnarisation neutralisante du débat ».
De véritables