sujet de dissertation
Jean Starobinski écrit dans La relation critique :
« L'oeuvre n'est une personne que si je la fais vivre comme telle ; il faut que je l'anime par ma lecture pour lui conférer la présence et les apparences de la personnalité. Je dois la faire revivre pour l'aimer, je dois la faire parler pour lui répondre. C'est pourquoi l'on peut dire que l’oeuvre commence toujours par être « notre chère disparue », et qu'elle attend de nous sa résurrection, ou du moins son évocation la plus intense. »
Vous commenterez ces lignes en vous fondant avec précision sur votre expérience personnelle de la lecture.
Sujet n°2:
Entre 1940 et 1958, l’écrivain Vladimir Nabokov enseigna la littérature aux Etats-Unis. A l’issue d’un cours semestriel, il s’adressait ainsi aux étudiants :
« J’ai essayé de faire de vous de bons lecteurs, qui lisent non dans le but infantile de s’identifier aux personnages du livre, ni dans le but adolescent d’apprendre à vivre, ni dans le but académique de s’adonner aux généralisations. J’ai essayé de vous apprendre à lire les livres pour leur forme, pour leur vision, pour leur art. J’ai essayé de vous apprendre à éprouver un petit frisson de satisfaction artistique, à partager non point les émotions du personnage du livre, mais les émotions de son auteur — les joies et les difficultés de la création. Nous n’avons pas glosé autour des livres, à propos des livres, nous sommes allés au centre de tel ou tel chef-d’œuvre, au cœur même du sujet. »
Vous apprécierez la portée de ce propos en vous référant à votre pratique des textes littéraires et en vous appuyant sur des exemples précis et analysés.
Vous pouvez lire pour vous aider:
Le démon de la théorie, A. Compagnon
Le lecteur, Nathalie Piégay-Gros, Corpus, Flammarion, 2002
Pour une esthétique de la réception, Hans Robert Jauss, Gallimard, 1978
L'Acte de lecture, Wolfgang Iser, Mardaga, 1979
L’œuvre ouverte, 1965, Seuil ; Lector in fabula, 1979, livre de poche, Umberto Ecco
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