Sujet poétique
Bonjour je m'appelle [...],
Je viens aujourd'hui vous parler de mon mal-être,
De ma dépendance à la feuille, aux mots, aux lettres
Et pourtant ! J'avais pris la plume, il y a peu,
Depuis, elle me brûle les doigts à petit feu.
J'ai tellement de fois essayé d'arrêter,
Oubliant la douleur, une fois qu'elle s'tait
Mais revient toujours comme une démangeaison
Qui me gratte l'esprit sans aucune raison.
Alors pour me calmer, je gratte le papier,
Trempe les doigts dans l'encre au point d'y perdre pied.
« À l'automne, les fleurs à ma triste fenêtre,
« Fanent, tombent, meurent mais sans jamais renaître. »
Voilà ! Ça me reprend, encor ça se répète,
Pourtant je n'ai jamais choisi d'être poète.
Certains diront que c'est Dieu, c'est la destinée,
Que tout était écrit avant que je sois né.
Et si l'Eternel voit et écrit au futur,
Moi ! J'ai trop de passé pour ma seule écriture,
Trop de douleurs parfois que je n'ai pas vécues
Pour qu'un jour, je trouve parmi tout les vaincus
Qui ont déposé leur âme au pied de leur feuille,
Le repos dans la lecture de ceux qui veulent
Faire revivre au passé toutes les marionnettes,
De l'auteur que je suis, de l'auteur malhonnête.
« Je l'ai dit une fois, les fleurs côtoient les pierres,
« L'Homme côtoie la mort, les larmes, les paupières. »
Comme un sublime oiseau qui jamais ne décolle,
Une rose poussant dans un verre d'alcool,
Quelle souffrance qu'écrire sous cutanée,
Que d'écrire au point de s'arracher les années.
Arracher les pétales à la fleur de l'âge,
Frôlant à chaque fois l'overdose dans les pages,
À sniffer les lignes comme de la cocaïne,
Avaler les rails dans un train d'enfer, sans signe,
Seul un avenir de plus en plus menaçant
Et le temps qui passe et tue sans verser de sang
Mais qui fait verser des larmes, couler de l'encre,
Nous pénètre comme une dague dans le ventre.
J'écris à l'encre de mes yeux, je les épuise,
Ces