Sujet texte d'alain, manuscrits inédits
ALAIN, "Manuscrits"
Dans le commentaire du Discours de la Méthode, Descartes affirme "je pense, je doute donc je suis". Il met donc en évidence que pour accéder à l'essence, donc à la conscience, il faut passer par le détour du doute. C'est en ce sens que dans cet exposé de thèses démonstratif extrait de Manuscrits Alain met en relief que le doute permet l'accès à la conscience qui est donc conscience réfléchie et morale, puisque issue d'un raisonnement rigoureux et d'une remise en question du moi séparant le sujet pensant de l'objet de sa pensée. Cependant, ce même doute peut parfois nous mener à une suspension du jugement qui nous perdrait dans la spirale du doute, et ne serait alors pas productif pour accéder à la conscience. Comment appréhender le doute pour qu'il soit productif et nous permette l'accès à la conscience réfléchie et morale qui offre à l'homme la possibilité de s'améliorer dans son intérieur?
Ce texte s'ouvre sur un constat: "Dans le sommeil je suis tout; mais je n'en sais rien". Dans un premier mouvement, Alain, en utilisant le verbe "être" nous offre alors une définition de l'homme dans son sommeil qui est assimilé au "tout" donc à l'idée de plénitude. Il n'éprouve aucun manque et ne se trouve pas en état de recherche: l'homme endormi n'est plus maitre de lui même, il n'a donc pas de conscience. De plus, le verbe "sais", savoir, fait référence à la conscience, "je n'en sais rien" traduit donc le manque qui nous anime pendant notre sommeil, nous sommes dans un état d'inconscience passive. En effet, la conscience est le résultat d'un travail sur soi: elle suppose "réflexion" et "division" qui sont les deux premières étapes du doute. La réflexion, dite ré- flexion, est un retour sur notre pensée première, qui consiste à se distancier de notre savoir et l'étudier objectivement pour pouvoir asseoir notre connaissance. L'association au terme "division" renforce cette idée, en ajoutant qu'il faut non