Sujet d'invention huyskans
Les images défilaient dans son esprit. Vite … de plus en plus vite. Certaines heureuses, les autres moins, mais il en émanait le même profond et unique sentiment : le regret. Regret de toute ces fois où par manque de courage, d’ambition ou même d’amour-propre il baissa la tête. Chacune de ces défaites formaient les briques brisées d’une maison-masure qui aujourd’hui s’effondrait sur elle-même ; un échec aussi frustrant que douloureux, qu’il ressentait dans les plus infimes parties de son être.
Dès sa naissance, il se prédestinait à une vie de Folantin : sans un sou, sans dignité, sans respect. Son père, artisan, gagnait que très mal sa vie. Malgré qu’il élevait ses enfants dans la droiture et la récompense du travail accomplie, sa situation précaire trahissait ses valeurs. Ces pensées menèrent alors Jean à un de ses primes souvenirs.
A cette époque, à peine en âge de parler, il ne portait que ses souliers troués d’alors, des pantalons raccommodés et des vestes de 3eme main. Raillé par tous il ne répondait pas. Exploité par tous, il ne s’opposait pas. Brutalisé par tous, il tendait l’autre joue. C’était de cette mauvaise période qu’il tenait ce flegme naturel que l’on lui connaissait et cette fâcheuse habitude à faire le dos rond. Faiblesse fatale dont ses camarades puis ses collègues ne se privèrent pas de profiter le traitant comme leur commis, leur larbin . . . leur esclave dans les derniers jours.
Se redressant et se laissant aller sur son fauteuil, son feu à peine crépitant, il continua malgré lui son périple à travers sa propre histoire. Après un bon d’une petite dizaine d’année il se retrouvait ce fameux 13 février. Au lycée désormais, Ses parents, toujours aussi riches, avait dû vendre tous biens de valeurs et travailler sans relâcher pour lui permettre de continuer ses études. Il plaisait toujours aussi peu à ses camarades si ce n’était que pour sa docilité et son talent inné pour les études y compris celles des autres.