Et j’avance, le cœur serré, j’avance, transit par le froid, j’avance. Les arbres me paraissent morts, les oiseaux muets, les fleurs fanées. Je jette quelques regards dans le lointain, je dévisage le ciel à la recherche d’un signe, d’un éventuel présage, quelque chose qui me redonnerait l’espoir. Mes larmes coulent, mes membres tremblent, je n’ai que faire de l’image que je renvoie dans ce monde où tout n’est que désespoir. Rien, pas un signe, rien. Un vent inconnu m’entraîne. Serais-je si différente que ça ? N’ai-je pas le droit au bonheur ? Si je pouvais revenir en arrière, ou bien ne jamais lâcher la main de ce qui se sont en allés, je le ferai. Dans mon rêve, dans ce rêve, il m’est possible de m’exprimer librement. Personne ne pourra me juger, juste ces petits bouts de paysage qui me suivent à chaque pas que j’effectue. Un pas, puis un autre, mais où vais-je ? Je ne vois ni la fin de ce chemin, je ne sais même pas où j’ai pu le commencer. J’ai beau regarder intensément, je ne vois que ces arbres qui ont perdu tout espoir de vivre de nouveau dans cette immensité sombre. A moins que … Mes yeux s’habituant à l’obscurité, il me semble apercevoir une ombre, une silhouette qui se cache là-bas, au loin. Qui est-ce ? Je ne sais si je dois m’enfuir ou courir. Après tout, je n’ai rien à perdre et poussé par l’excitation, je me mets instinctivement à courir. J’ai l’impression que ma vision s’éloigne, alors j’accélère un peu plus. Soudain, je m’arrête, comme si un mur me barrait le passage. Mon cœur s’enflamme, mes yeux scintillent et pourtant, je suis là, paralysée. C’est un homme … Il vient à ma rencontre, mais je n’arrive toujours pas à bouger. J’ai mal dans ma poitrine, j’ai mal comme si un brasier s’était soudainement allumé lorsque mes yeux ont croisés les siens. Et pourtant cette douleur me fait du bien, elle m’apaise, elle me donne même une vision, un bonheur inaccessible peut être. Il s’approche encore, il n’est bientôt qu’a quelques centimètres de moi, à quelques