Supplement au voyage de bougainville - faut-il choisir entre nature et civilisation?
Dans ce conte philosophique, Diderot met en opposition, à travers le discours du vieux tahitien et le dialogue entre Orou et l’aumônier, deux sociétés différentes : la société européenne et la société tahitienne.
Apres un premier dialogue entre A et B commentant le récit de Bougainville, c’est le vieillard tahitien qui prend la parole dans un discours. Ce discours se transforme très rapidement en un éloge de la vie sauvage et un réquisitoire contres les Européens. Il énumère ainsi différents méfaits causés par l’expédition, notamment leur volonté de dénaturer, d’éveiller en les tahitiens la jalousie et la rivalité, de les pervertir et de leur apprendre le mal.
Cela dégage la différence fondamentale entre la société tahitienne et la societé européenne qui est que la première ne connait et ne suit qu’un seul code, le code de la nature, tandis que l’autre doit obéir a trois codes, celui de la moralité, celui de la civilité et celui de la religiosité. Cette société naturelle assurera le rôle d’utopie dans le cadre de l’interprétation de la société supposée œuvre de la civilisation, de la culture, de l’intelligence. De cette substitution du code naturel par les trois codes de la société développée, nous pouvons tirer une première remise en cause : la perte de la simplicité et de la cohérence qu’on retrouve dans l’organisation naturellement de la société, mais aussi une mise en contradiction des trois codes les uns avec les autres, contradiction tres bien représentée par le « vœu de stérilité » prononcé par les religieux, qui va contre nature d’après le code tahitien. Ainsi, Tahiti, tout en étant une contemporaine de l’Europe, est en quelque sorte vierge de tous les défauts que les sociétés civilisées ont développés en s’éloignant de