Supplément du voyage de bougainville
Denis DIDEROT
Présentation de l’auteur :
Né en 1713, Denis DIDEROT suit des études de philosophie, de théologie et de droit. Travailleur infatigable et touche-à-tout de génie, Diderot est l’âme de l’Encyclopédie ; il s’emploie à sa rédaction avec une énergie considérable, fixant à la monumentale entreprise son but, à la fois didactique et humaniste. Son œuvre littéraire originale et variée, renouvelle les genres dramatique et romanesque (Jacques le Fataliste, Le Neveu de Rameau), tout en innovant dans le domaine de la critique d’art (Salons).Philosophe des lumières, il consacra sa vie à démontrer que l’homme se plait à être bon, et chercha à rapprocher le bien général du bien individuel. Diderot s’est éteint à Paris en 1784.
Genre : Conte philosophique
Recueil : Opuscule philosophique ou littéraire, la plupart posthumes ou inédites, 1796
Résumé :
Les protagonistes du dialogue de Diderot, A et B, discutent du Voyage autour du monde du navigateur français Louis Antoine de Bougainville récemment paru (en 1771). B propose de parcourir un prétendu Supplément qui remet en question certaines prétendues évidences énoncées par Bougainville, premier français ayant fait le tour du monde. Deux passages de ce Supplément sont enchâssés dans la discussion : Les adieux du vieillard, et le long Entretien de l'aumônier et d'Orou.
Commentaire littéraire
I. Les méfaits de la civilisation :
Destruction et immortalité des colons Diderot qualifie les hommes civilisés de " méchants " (l.8). Il utilise un champ lexical fort pour souligner cette cruauté avec des verbes comme " enchaîner ", " égorger ", " assujettir ", " se haïr ", " asservir "… Ce champ lexical renforce l'attitude des Européens envers les Tahitiens et Diderot développe le champ lexical de la violence : " funeste avenir ", " fureurs inconnues ", " folles ", " féroces ", " esclaves " et " teintes de sang ". Les mots sont appuyés grâce à des énumérations et répétitions