Sur etranger de camus
René (1802)
François-René de Chateaubriand (1768-1848) Roman
R É S U M É
XIXe
siècle
Vers 1725, René, jeune Français émigré en Louisiane et adopté par les indiens Natchez, raconte au vieux Sachem Chactas ainsi qu’au Père Souël, un missionnaire, la douloureuse histoire de sa vie, ne serait-ce que pour leur expliquer la mélancolie incurable, redoublée de surcroît par une lettre venue d’Europe, qui ronge son âme. L’adolescent a d’abord vécu des années d’exaltation et de « délire » dans le château paternel, en compagnie d’une sœur un peu plus âgée et tendrement aimée, Amélie. Un inexplicable mal de vivre a ensuite poussé le jeune homme à voyager, à se renfermer, au sein de la grande ville, dans une totale solitude, à se réfugier enfin dans un exil champêtre où son irrémédiable dégoût des choses de ce monde s’est aggravé au point de lui faire envisager le suicide. Amélie revient, alarmée, vivre aux côtés de son frère, puis s’enfuit, résolue à ensevelir ses jours au fond d’un couvent. Lors de la prise de voile, René entend la future religieuse murmurer son terrible secret : la « criminelle passion » éprouvée pour un frère trop aimé. Désespéré, le jeune homme s’embarque pour l’Amérique. La lettre reçue annonçait qu’Amélie était morte d’avoir soigné avec zèle ses compagnes, atteintes d’une maladie contagieuse. Le récit fini, Chactas presse en pleurant son malheureux ami dans ses bras, tandis que le Père Souël exhorte le « jeune présomptueux » à renoncer à sa solitude et à sa tristesse pour se consacrer au service de ses semblables. Les trois hommes périront peu après dans « le massacre des Français et des Natchez à la Louisiane », en 1727.
© Hatier - Juin - Paris 2007
P E R S O N N A G E S
P R I N C I P A U X
– René : personnage et principal narrateur. Sa vie présente, chez les Natchez, n’est pas plus heureuse que sa vie passée, tant le drame familial, dont il ne peut oublier le souvenir, exacerbe son penchant à la mélancolie. Seule