Sur le pont de mirabeau
* Poème en prose de Charles Baudelaire. Il est composé de 7 paragraphes (versets) plus ou moins longs. Il est de nature explicitement lyrique. En effet, le poète y développe sa propre conception de l’amour.
* La chevelure qui n’est qu’une métonymie (une synecdoque plus précisément) de la bien-aimée, représente dans ce poème l’élément déclencheur de la ressouvenance (la synesthésie).
L’accent doit être mis d’une part sur le pouvoir évocateur de la chevelure et d’autre part sur la vision baudelairienne de l’amour.
2- La chevelure, élément déclencheur de la ressouvenance : 1- On insistera dans cette première partie sur le pouvoir évocateur et suggestif de la chevelure :
- * La chevelure éveille chez le poète tous ses sens : la vue (« je vois » répété 2 fois, j’entrevois), le toucher (les caresses de tes cheveux…), l’odorat (respirer, l’air, odeur, odorant, parfum, parfumés), l’ouï (j’entends, chant, musique), le goût (mordille, mange) ; la chevelure exerce sur le poète une fascination irrésistible ; elle le plonge progressivement dans une rêverie exquise et agréable. Elle libère tous ses sens et exhume dans sa mémoire les souvenirs d’antan.
Sur le plan structurel, le poème est encadré par deux versets centrés essentiellement sur le thème du souvenir (la synesthésie).
Perdu dans l’exubérante tignasse de sa bien-aimée, le poète finit peu à peu par s’oublier. Il devient l’heureux amnésique enfin débarrassé de tous les fardeaux du moment présent. Désormais, son âme se repaît de rêves et de souvenirs. Elle se soûle, s’enivre et s’extasie. Grâce au pouvoir incantatoire de la chevelure, le poète transcende donc la réalité et accède progressivement à un Ailleurs qui se situe par delà le bien et le mal, par delà l’espace et le temps.
Ce pouvoir est mis en lumière essentiellement à travers deux isotopies :
* L’isotopie de l’air : elle se dessine d’une manière discontinue tout au long des versets par les