sur l'adolescence
Tout d’abord, rappelons qu’admettre qu’il se passe quelque chose de spécifique sur la question de l’autorité avec nos adolescents, c’est oublier l’histoire. Oublier que depuis la nuit des temps l’adulte s’est plaint de ces jeunes qui n’écoutent rien ou se conduisent en « Apache » comme l’atteste l’un des mouvements du début du XXe siècle en France ou des bandes terrorisaient le tout Paris. Rappelons également ce que disait l’un des pères de la sociologie, E.Durkheim [1], stigmatisant l’adolescent pour son appétit sexuel le poussant à la violence. Enfin, rappelons ce qu’Aristote disait de la jeunesse : « Les jeunes gens, de par leur caractère, sont enclins au désir et capable de faire ce qu’ils désirent. Parmi les désirs du corps, c’est surtout pour les désirs amoureux qu’ils ont du penchant, et ils ne savent pas se maîtriser. Il sont inconstants et se dégoûtent vite de ce qu’ils ont désiré... Vives sont leurs volontés, mais sans durée, comme les accès de faim et de soif chez les malades... Leur ardeur les domine...En tout ils mettent de l’excès » .
Nous ne faisons pas nôtre l’idée que l’autorité serait, en cette période, spécifiquement bafouée. La question est depuis toujours posée, elle continuera à se poser éternellement pour au moins une raison : Se soumettre à l’autorité (en un mot obéir) est, chez tout à chacun, désagréable car obligeant, entre autres, le passage du principe de plaisir au principe de réalité [2] et au renoncement pulsionnel. Nous proposons maintenant de penser la