Surhomme
Pour soi-même. Rarement les résultats tricolores ont été aussi satisfaisants, à croire que la mémoire de Régine leur a donné des ailes. Gérard Garreau, psychiatre opérant dans le cadre de l'Insep (Institut national des sports), n'en est cependant pas convaincu. «Je ne crois pas que ces bons résultats soient en rapport direct avec la mort de Régine, pense-t-il. Nous avons affaire ici à une discipline très technique, pratiquée par des gens très entraînés à des performances risquées. La constance des résultats et les succès de quelques-uns sont plutôt liés à un réel progrès dans leur propre spécialité.» Pour le psy, à ce niveau on ne réalise pas de tels résultats en l'honneur de quelqu'un, mais pour soi-même. De même qu'il n'existe pas de réponse collective à un deuil. Elle doit être adaptée à chaque individu. «Pour n'importe quel deuil familial, l'athlète doit choisir entre l'enterrement et sa sélection, dit-il. Et globalement, c'est le même processus que pour n'importe quel autre individu. Les sportifs de haut niveau ne sont pas surhumains face au deuil. Ils obéissent à la même évolution que n'importe qui, ils sont aussi sensibles à la douleur et à l'affectif.»
Démystifier. Dans ce cadre très précis, il faudrait connaître le rôle que pouvaient avoir Régine et Carole, les deux plus anciennes du groupe. «Etaient-elles des mères pour les autres ou