Le rôle du portrait de groupe dans l'expression de l'identité du mouvement surréaliste

Le surréalisme est un mouvement datant de l'entre-deux guerres réunissant plusieurs artistes d'horizons différents. Des poètes et écrivains furent les initiateurs mais très vite, des personnalités venus d'autres domaines artistiques se reconnurent dans ce style révolutionnaire voulant casser les habitudes et aller au-delà de ce qui se faisait à cette époque.
Après la première guerre mondiale ayant montré l'attrocité et l'ignominie de l'homme, les surréalistes ne veulent plus respecter les règles établies dans la société par ces mêmes personnes. Il vont donc chercher une alternative, créer leur propre monde.
André Breton, surnommé le « Pape du surréalisme », définit ce mouvement dans le Manifeste du surréalisme, écrit en 1924. Il y parle de l'importance du rêve et de l'état de veille comme étant producteur de phénomènes intéressants. Il souligne également que la production surréalisme doit se faire de manière instinctive, « automatique ».
Nous verrons qu'à travers le portrait de groupe, les surréalistes transmettent ces idées mais aussi qu'ils confrontent des éléments classique et une culture moderniste.
Le portrait de groupe les aidera à exprimer leurs particularités.

Dans la revue « La révolution surréaliste » n°12 datant du 15 décembre 1929, est publiée une reproduction d'une oeuvre de Magritte intitulée Je ne vois pas la femme cachée dans la forêt.
Cette oeuvre est entourée, tel un cadre, par 16 photos d'identité portraiturant des artistes surréalistes. Les 16 hommes ont les yeux fermés, sont habillés de manière très classique (veste, chemise, cravatte) et se trouvent devant un fond neutre.
L'image centrale que ces photos entourent représente une femme nue sur fond noir ainsi qu'une phrase en deux parties. Le dessin de la femme se trouve être l'image du mot manquant dans la phrase. C'est un procédé souvent utilisé par Magritte jouant sur les relations entre les