Surréalisme
Comme l’expriment Didier Souiller et Wladimir Troubetzkoy dans leur ouvrage Littérature comparée : « il n’y a guère de doute que le Surréalisme représente « l’image éternelle, la suprême incarnation historique de ce qui définit l’avant-garde » ».
Intro : Le mouvement surréaliste
C’est à Apollinaire que l’on doit la première occurrence du mot « surréalité » qui sera ensuite transformé par Jacques Rivière en « surréalisme » dans un article sur les dadas. Ce mouvement ne surgit par ex nihilo, il emprunte non seulement certaines des formes de sa « modernité » et de sa manifestation aux mouvements qui lui ont précédé mais aussi à bon nombre de ces combats expérimentaux : le symbolisme, Arthur Rimbaud (pour qui Breton voue un vrai mythe), Lautréamont (qu’Aragon préfère), Apollinaire et le mouvement dada (mouvement provocateur cosmopolite prônant la désorganisation qu’ils rejetteront « tuer le père »).
La révolution surréaliste commence au début des années vingt (premiers collages de Max Ernst, 1921-1922) et se termine par l'exil d'éminents acteurs du mouvement aux Etats-Unis au début des années quarante.
C’est un mouvement particulièrement « bavard » qui s’est manifesté autant dans ses œuvres vives que dans ses textes théoriques, s’inscrivant par avance dans l’histoire littéraire et dans l’Histoire à la manière d’une révolution de l’esprit, en perpétuel témoin et cobaye de lui-même.
Les thèmes principaux qui y sont développés sont :
• Un dégoût de la guerre : la guerre qui était déjà la première cible des dadas. Lautréamont « cache toi guerre ».
• Faire sortir la morale de ses gonds démolir pour reconstruire : ils cherchaient à poursuivre le travail de déconstruction entamé par la guerre, profiter du nihilisme intellectuel ambiant pour saper les bases d’un art bourgeois totalement déconsidéré. Tout ceci ayant pour but de démocratiser l’art.
• Pour cela, ils vont chercher à