À propos de l’auteur Préface : « Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul (Afghanistan), il vit et travaille aujourd’hui à Paris. Il a fait ses études au lycée franco-afghan Estiqlal de Kaboul puis à l’université (section littérature).En 1984, il quitte l’Afghanistan pour le Pakistan à cause de la guerre, puis demande et obtient l’asile politique en France où il passe un doctorat de communication audiovisuelle à la Sorbonne.Il réalise des films documentaires et adapte en 2004 son roman Terre et cendres, qui, présenté au Festival de Cannes, obtient le prix Regard vers l’avenir. En 2008, Atiq Rahimi s’est vu décerner le prix Goncourt pour Syngué sabour. » Le récitPour son quatrième ouvrage, l’auteur a choisi d’écrire directement en français. Le récit se présente sous la forme d’un monologue, à mi-chemin entre le récit et le conte persan, écrit à la mémoire de Nadia Anjuman, une poétesse afghane assassinée par son mari.L’écrivain a placé en exergue de son livre cette phrase d’Antonin Artaud : « Du corps par le corps avec le corps depuis le corps et jusqu’au corps » qui traduit l’extrême violence de cet assassinat.Les premières pages délimitent le cadre. D’abord, « La chambre vide. » « L’homme » à l’ « air étrangement moqueur », « allongé à même le sol sur un matelas rouge ». Et « la femme » à son chevet. Ensuite, des phrases courtes, rapides qui nous amènent à une lecture saccadée, rythmée par les mouvements de la femme égrenant continuellement son chapelet et les respirations sporadiques de son mari inerte. Et quelquefois des coups de feu, des explosions qui nous tirent de ce huis-clos. En effet, l’auteur a opté pour une écriture quasi scénaristique, ce qui n’a rien d'étonnant étant donné son parcours et son goût pour la cinématographie. C’est donc dans cet univers – « quelque part en Afghanistan ou ailleurs » – que la femme va évoluer, se révéler.Atiq Rahimi nous présente le portrait d’une femme dévouée à son mari blessé à la guerre mais qui vit – ou du moins respire