Synthèse acte i, don juan molière.
Une exposition contrastée
I) L’entrée en scène du héros
Le personnage principal est présenté progressivement au spectateur. Il fait l’objet d’un premier portrait, très négatif, par son valet Sganarelle. Celui-ci cherche surtout par là à se faire valoir auprès de son interlocuteur, Gusman- et Molière entend ainsi préparer le public et piquer sa curiosité. Le libertin fait son apparition à la scène 2 et use devant son valet, comiquement soumis, de toutes les ressources de son éloquence pour justifier l’infidélité. On le sait poursuivi par son épouse délaissée, Done Elvire, séduite et abandonnée. Celle-ci fait irruption à la scène 3 mais Don Juan, face à elle, choisit d’abord le silence, puis la cruauté. Le passé n’intéresse pas un séducteur qui a déjà une autre aventure en tête. Etre de théâtre, Don Juan est un être de l’apparence et de l’instant.
II) L’opposition des paroles
Composé de trois scènes seulement, ce premier acte d’exposition ne montre pas seulement des personnages différents ; il suppose aussi des personnages très contrastés- autre exigence théâtrale. Une première longue tirade d’éloge (du tabac), puis une autre de blâme (d’un maitre libertin) témoignent d’une éloquence faussement savante et vraiment ridicule, celle d’un valet pédant. Une authentique éloquence se déploie à la scène 2, celle d’un conquérant, maitre des femmes et de la parole. Deux registres s’opposent enfin à la scène 3 : le cynisme ironique du séducteur et la colère pathétique de la femme bafouée.
III) Libertinage et mariage
Le « grand seigneur méchant homme » a trouvé sans doute plusieurs modèles dans la société du XVIIème siècle. On observe dans ce premier acte le double aspect du libertinage : la revendication de la liberté de pensée – d’où le goût de Dom Juan pour l’ironie, le paradoxe et la contradiction -, la revendication de la liberté de mœurs – d’où l’éloge de l’inconstance. Mais s’en prendre au mariage c’est s’en prendre à une