Synthese dom juan acte i, 2
Synthèse :
Représenté la première fois le 15 février 1665, la pièce de Molière met en scène un libertin subversif qui défit l’ordre moral, social et religieux de son temps, en multipliant les conquêtes et en bravant le Ciel.
Après avoir soustrait du couvent une jeune femme (Done Elvire) à qui il a fit miroiter le mariage, Dom Juan, dont le fidèle serviteur Sganarelle vient de faire un épouvantable portrait, dénonce dans cet extrait le mariage et la fidélité, avant de se lancer dans un éloge du changement et de la conquête amoureuse.
Comment parvient-il à justifier l’injustifiable ? La première des séductions n’est-elle pas déjà celle de ses mots et de son discours ? La première de ses conquêtes n’est-elle pas celle du lecteur/spectateur ?
Dans une première partie, on étudiera le réquisitoire de Dom Juan contre toute forme d’engagement avant de comment dans une deuxième partie son éloge du changement et de la conquête qui s’appuis sur un art consommé de la séduction par le discours.
I Un réquisitoire contre toute forme d’engagement sentimental
- La première expression de rejet est marquée par l’interjection « qoui » que la ponctuation expressive accentue : il n’est pas question pour Don Juan de se lier à qui que se soit.
Avant d’argumenter son rejet, c’est d’abord spontanément que Don Juan repousse l’hypothèse (de se lier).
- Le premier élément de son argumentation, c’est d’englober son expérience individuelle dans une généralité qui donne à ses propos une portée universelle : voir le pronom indéfini « on ». Ainsi, ce qui est vrai pour lui semble l’être pour chacun.
- Cette vérité apparente est renforcée par la question rhétorique qui suit : personne en effet ne semble capable de renoncer aux charmes de la beauté. A entendre Dom Juan, un tel engagement relèverait de la prouesse. Pour lui (sous-entendu pour tous), une telle retraite équivaudrait à une mort (voir champs lexical : « renoncer au monde, personne, s’ensevelir