Synthese hugo misère
Stratégies argumentatives
Nous allons étudier, à travers un corpus de Victor Hugo, la variété des stratégies argumentatives employées par ce dernier pour dénoncer la misère. Pour cela , nous verrons qu' Hugo utilise des argumentations directes et des argumentations indirectes mais parfois même une combinaison des deux pour dénoncer la misère sous toutes ses formes.
Les argumentations directes sont ici remarquables dans ses deux discours à l'assemblée : « Discours sur la misère » du 9 juillet 1849 et « Discours à l'assemblée sur les caves de Lille » du 30 juin 1850 vu que ce sont tous les deux des discours qu' Hugo a lui même prononcé devant les députés de l'époque. Alors que les stratégies argumentatives indirectes sont visibles dans « Choses vues » de 1846 où Hugo fait, dans son roman, un témoignage du fossé social qu'il a rencontré en se déplaçant dans les rues. Elles sont aussi admirables dans les trois extraits des « Misérables » de 1862 car, dans deux d'entre eux, l'auteur fait le portrait de la misère à travers Fantine, une mère célibataire qui, faute de moyen, a du confier sa fille à des escrocs et qui suite à cela se retrouve obligée de vendre son corps au même titre que ses cheveux ou ses dents pour pouvoir subvenir aux besoins de sa fille. Dans le dernier extrait, Hugo fait ici fait la description d une cave où les passants ne sont que les spectres de la misère et de l'ignorance et se transforment petit à petit en des incarnations de Satan. Toute fois, nous pouvons distinguer que dans « L'Homme qui rit » de 1869 les deux types d'argumentations y sont mêlés car Gwynplaine n'est qu'un personnage fictif inventé par Hugo mais en même temps il réalise une plaidoirie, donc une argumentation directe, dans laquelle il dénonce grâce à son histoire l'aveuglement des Lords sur la misère du peuple. De plus, nous pouvons remarquer que Gwynplaine est en quelque sorte le porte parole d' Hugo car il fait parfois allusion à son exil