Synthese
Chargé d’études à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep), le chercheur s’est penché sur la quatrième édition de l’enquête sur les valeurs des Français, réalisée tous les neuf ans depuis 1981. Ces derniers résultats font apparaître « une politisation des jeunes à la hausse, comparable aujourd’hui à celle des adultes ».
Alors que les résultats étaient faibles et stables depuis des années, la proportion de jeunes qui se déclarent « très intéressés » par la vie politique a doublé en 2008, pour atteindre 12 %. Suivent 29 % des jeunes qui se déclarent « assez intéressés », soit une hausse de sept points par rapport à 1990.
La fréquence des discussions politiques a dépassé en 2008 celle de 1981, année pourtant sensible. 53 % des 18-29 ans discutent « de temps en temps » de politique (même niveau qu’en 1981) et 17 % répondent « souvent » (contre 12 % en 1981).
Environnement et questions spitrituelles
Ce renforcement de l’intérêt politique est confirmé par les données du Centre d’étude de la vie politique (Cevipof) de Sciences-Po. Elles révèlent une légère augmentation, entre 1988 et 2002, puis un bond en avant de 15 points en 2007, avec 67 % des jeunes qui se disent très ou assez intéressés. L’ensemble de ces résultats donne raison à la chercheuse du Cevipof, Anne Muxel, qui réfute la thèse de la dépolitisation de la jeunesse.
Dans un livre grand public (2), elle explique au contraire que la politisation se maintient, mais que ce sont « les contenus » même de l’intérêt qui ont évolué : « Celui-ci s’est déporté de la scène nationale vers la scène mondiale. (…) Les questions éthiques ont pris le