Synthèse acte de collque profession banlieue 2008
«Le relogement au cœur de la rénovation urbaine», Profession Banlieue, avril 2008, 128 p
Avant-propos :
La rénovation urbaine sert, à travers le processus démolition/reconstruction, à valoriser le patrimoine des bailleurs, requalifier l’espace urbain et améliorer les conditions de vie des habitants. L’ANRU ne cesse de rappeler aux porteurs de projets de mettre des moyens importants en ingénierie.
En effet, les opérateurs de relogement ont été confrontés aux difficultés des publics (personnes âgées, familles nombreuses, ménages hébergés) et le manque d’offre de relogement (tenant compte des objectifs de mixité sociale et des ressources des familles).
Préambule :
Depuis sa création en 2003, l'ANRU a été beaucoup critiqué sur sa faible prise en compte des enjeux sociaux des territoires concernés par les projets de rénovation. L'issue des premières évaluations révèle que la question du relogement a été sous-estimée puisqu'elle s'avère en réalité complexe. On s'aperçoit en outre que le "1 pour 1" énoncé par l'ANRU fait état d'un décalage constant entre les constructions et les démolitions projetées, ces dernières étant constamment supérieures ; alors que la pénurie de logement social n'a jamais été aussi forte.
En 2006, Michel DELABARRE, président de l'USH a pour sa part reconnu que "le besoin d'un accompagnement des populations confrontées aux relocalisations a été sous-estimé."
Le contexte en Seine-Saint-Denis:
- Ce département accueille à lui seul 35 % des populations les plus pauvres de l'île de France. Ces phénomènes de pauvreté de précarité sont à mettre en lien avec la structure même du parc de logements, marqué par une forte proportion d'habitat social (38 % des logements, contre 19 % seulement à Paris) et par des situations d'habitat dit « indigne » (parc ancien, vétuste situé hors ZUS) et de copropriétés dégradées. Les ménages ont un parcours résidentiel bloqué et vivent dans des situations de sur-occupation