Synthèse du premier chapitre de "la crise de l'etat-providence" de p.rosanvallon
A priori, la crise de l’EP est constituée par 3 points :
• L’impasse financière.
• La baisse de son efficacité économique et sociale.
• Son développement est diminué par certaines mutations culturelles.
L’EP est-il dans une impasse financière ? La croissance des dépenses publiques de politiques sociales et de redistributions est actuellement plus rapide que la croissance du PIB. La conséquence est une hausse du niveau des prélèvements obligatoires, notamment des cotisations sociales, dans le PIB (+10 points de prélèvements obligatoires (PO) de 1970 à 1990).
La cause de la croissance des dépenses publiques de politiques sociales et de redistribution est la crise économique de 1974 et la baisse de la croissance économique consécutive.
Ces faits conduisent à penser qu’on ne peut plus laisser croitre les PO de façon mécanique. Mais raisonner de cette façon fait oublier la spécificité des variables économiques, sociologiques et culturelles qui pèsent sur l’EP et qui ne sont pas de même intensité.
D’où la nécessité de préciser la question : problème d’équilibre du financement ? Ou de répartition du financement ? Problème conjoncturel (baisse de la croissance) ? Ou structurel (impossibilité sociologique de dépasser un seuil de PO) ?
Des solutions financières théoriques existent pour ces problèmes. Mais elles ont des conséquences d’ordre social et politique : la modification de l’équilibre social. Il n’y a donc pas de véritable crise de financement de l’EP ; c’est en fait le problème du degré de socialisation tolérable d’un certains nombres de biens ou de services qui est posé.
Y a-t-il une limite sociologique au développement de l’EP et au degré de redistribution que son financement implique ? Les experts économiques et politiques estimaient que l’on ne pouvait augmenter la part des dépenses sociales sans qu’apparaissent des conséquences lourdes pour la société. Or, la part des PO a augmenté sans qu’il