Synthèse sur le comédien
Les trois auteurs définissent différemment le métier de comédien. Pour Diderot, le véritable acteur est celui qui imite parfaitement les sentiments de l'homme sans les ressentir réellement. Il doit illusionner son public. Ce point de vue diverge avec celui de Stanislavski, qui lui, considère que le comédien doit vivre son personnage en se laissant guider par son intuition. Pour Villiers, le comédien est un artisan qui maîtrise la technique de son art sans pour autant paraître vide d'âme.(80)
Villiers et Stanislavski s'accordent à dire que le jeu doit être vivant. Seulement, selon Villiers, les préceptes fondamentaux et obligatoires de l'art peuvent détruire la spontanéité et l'enthousiasme. Dans le même soucis de recherche de vie, Stanislavski affirme que l'intuition, nécessaire au comédien pour vivre pleinement son personnage, ne peut être contrôlée car elle provient de l'inconscient. Diderot, lui, considère que le problème du comédien est la sensibilité. Le jeu des comédiens qui jouent d'âme est inégal et peut passer d'excellent à médiocre contrairement à celui des comédiens de réflexion qui ont étudié leur jeu afin de toujours jouer parfaitement.(108)
Pour régler ces problèmes, les trois auteurs partent du principe que le comédien doit travailler consciemment son jeu mais dans des buts différents. Villiers et Stanislavski recherchent une manifestation de l'inconscient. Villiers affirme qu'une fois la technique travaillée consciemment, l'acteur l'assimile vraiment lorsqu'il l'utilise sans y penser. Pour Stanislavski, c'est d'abord le travail conscient qui permet d'acquérir l'intuition. Mais pour Diderot, l'acteur doit toujours être consciemment présent et ne pas laisser ses intuitions le guider afin de ne