Le talent de faire rire a toujours suscité des réactions contrastées : on peut voir ainsi dans le comique un relâchement du niveau mental, au point de s'abaisser à une certaine trivialité, ou au contraire associer le rire à une esthétique et à une pensée philosophique sérieuses : tel est l'enjeu de ce corpus qui nous invite à dépasser la légèreté apparente et trompeuse du rire pour en éclairer plus profondément le sens. Le premier document, qui est une image tirée des Temps modernes de Chaplin, donne le ton du corpus : qu'il s'agisse du dialogue du Schpountz de Marcel Pagnol, ou de l'extrait de la biographie que Jean¬Robert Probst a consacrée au clown Chicky, le rire interroge autant qu'il interpelle : aussi doit¬il être pris au sérieux, comme nous le rappelle le célèbre prologue de Gargantua, rédigé par Rabelais en 1534. Nous analyserons cette problématique selon une triple perspective : après avoir dans une première partie rappelé combien l'aspect facétieux, plaisant, voire bouffon du comique pouvait le dévaluer comme genre mineur, nous chercherons à montrer qu'il repose en fait sur une véritable exigence, autant esthétique qu'artistique. Enfin, il conviendra d'étudier la dimension à la fois didactique mais aussi humaniste du rire. [Développement] Le développement exige : 1 . Une lecture attentive du corpus : on attend du candidat une restitution fidèle des documents, ce qui suppose une compréhension de leur contenu et des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres. Cela implique la circulation d’un document à l’autre à chaque étape de la progression : n'oubliez pas de mettre en relation les documents (il ne faut jamais les traiter isolément). 2. Un parcours argumentatif : la synthèse dans son ensemble et dans chacune de ses parties doit être construite sur une progression d’idées. La dynamique de la composition et l’équilibre des parties sont des critères d’appréciation essentiels pour le lecteur de la copie qui doit être guidé par une