Le capitaine Albert Dreyfus, premier officier juif français est condamné pour espionnage en 1894. Bien qu'innocent, les militaires le juge hâtivement et ce simple fait divers devient en 1898 une affaire d'état, quand il devient évident qu'une erreur judiciaire à été commise et que l'armée refuse de condamner le véritable coupable. Cette crise profonde divise la France en deux camps : les dreyfusards, partisans de l'innocence Dreyfus et des valeurs républicaines et les anti-dreyfusards, qui croient en la culpabilité du capitaine et défendent le nationalisme.
Quels éléments ont contribué à faire de l'affaire Dreyfus une des crises majeures de la IIIeme république ?

D'origine alsacienne, Albert Dreyfus quitte la région, sa famille et lui, suite à son annexion à l'Allemagne. Pour manifester son attachement à la France, Dreyfus entre dans l'artillerie en 1880, à l'âge de 21 ans. Deux ans après sa nomination comme officier à l'Etat Major où il est le seul juif, Dreyfus est arrêté en 1894 sous ordre du général Mercier. Par la similitude des écritures, il est accusé d'être l'auteur d'un bordereau contenant des informations militaires secrètes ayant été vendues à l'Ambassade d'Allemagne. Jugé coupable de haute trahison en décembre 1894, il est condamné à la dégradation publique puis à la déportation à vie au bagne de Guyane. En septembre 1894, le lieutenant-colonel Picquart, qui après avoir découvert la culpabilité du commandant Esterhazy, en informe ses supérieurs et est mis à l'écart. Son adjoint, le commandant Henry, forge alors un faux afin d'empêcher la révision du procès.
La mobilisation dite « dreyfusarde » s'organise autour de Mathieu Dreyfus, qui réussit à convaincre divers modérés. Le mouvement devient plus puissant après la découverte du véritable coupable, le commandant Esterhazy, qui avait connaissance des éléments décrits par le bordereau et qui était en contact avec l'ambassade d'Allemagne. Sous la protection du conseil de Guerre, son procès se