C'est à partir de l'avènement de la parole que l'homme a d'abord accédé à la vérité. Plusieurs critères permettent cet accès à la vérité : l'écriture grâce à l'autorisation de la manipulation abstraite par le moyen du discours de la raison et de la science et l'image qui met en oeuvre un langage plus efficace et plus universel que celui de la raison. L'image réalise la communication que l'écriture ne peut transmettre en vertu de son intelligibilité spécifique. Elle envahit l'espace mental par la vision, elle ouvre la possibilité d'une expression totale, c'est un moyen de propagande. Certaines images mobilisent nos sentiments et émotions. Cette mobilisation nous soumet à une certaine fascination. La science de communication (matraquage publicitaire) nous soumet à une forme neuve d'agression. Peu importe l'intérêt de ce qui est dit, seule la manière de le dire est importante. La vérité a été remplacée par l'opinion qui s'impose par la force grâce aux conseils des publicitaires, techniciens spécialisés… l'inflation de la civilisation de l'image contribue à façonner l'imagination et la sensibilité des peuples par des personnes non habilitées pour le faire. Or, le domaine de l'audiovisuel met en question l'équilibre global de la réalité humaine et la santé mentale des individus. La civilisation de l'image nous soumet à une expérimentation de psychologie réactionnelle. on est pris au piège d'une perception préfabriquée dotée d'un effet de choc; on risque de modeler nos réactions affectives. L'imagerie publicitaire ne répond à aucune préoccupation que celle de l'efficacité commerciale. Le développement des techniques audiovisuelles nous réduit à l'état d'animal (humanité/bestialité). Pour capter l'attention d'un public, il convient d'augmenter toujours d'avantage l'intensité des signaux. Cela emmène à une surenchère dévastatrice.

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