Systèmes d'informations décisionnelles
1- Thème : Produire des statistiques pourquoi faire ?
Certaines statistiques sont développées dans un mouvement cohérent, qui inclut à la fois des objectifs de gestion administrative, un projet politique et un projet intellectuel. Ce fut le cas en particulier de la statistique de la justice criminelle, qui se développa en France dès les années 1820 et évolua avec la criminologie et la politique pénitentiaire tout au long du xixe siècle. Nous étudions la statistique officielle de la justice civile et commerciale, en particulier sa partie consacrée aux faillites, et montrons que, malgré sa qualité technique, cette statistique déclina parce qu’aucun usage réel n’en fut fait : son utilisation à des fins de gestion administrative fut rapidement remise en cause, probablement non sans lien avec l’absence de véritable usage politique (c’est-à-dire législatif), lui-même affaibli par le manque de théories économiques ou sociologiques capables d’utiliser efficacement ces statistiques pour expliquer des phénomènes significatifs.
2- Thème : Rationalité et identité : vers une alternative à la théorie de la décision dans les organisations.
L'analyse de la littérature relative à la décision révèle l'existence, d'une part, d'un schéma canonique de la décision rationnelle idéale et, d'autre part, de modèles dérivés qui s'efforcent de rendre compte des comportements, dans des contextes plus réalistes : absence d'information sur les possibilités de choix et sur les conséquences, absence d'information sur les préférences et les objectifs. L'étude de cette littérature permet de mettre en évidence quelques caractéristiques fondamentales sur lesquelles reposent les théories de la rationalité organisationnelle. A ces caractéristiques on oppose des postulats alternatifs. Ainsi, à l'activisme et au volontarisme de la décision on oppose la non-décision et les automatismes, au comportement discriminant on oppose un comportement mimétique, au progrès on