T14 capitale de la douleur
Paul Eluard (1926)
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu,
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousses de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
INTRODUCTION
1. Présentation du titre/ de l’auteur/ de l’oeuvre
2. Présentation de l’extrait
3. Lecture du texte
4. Problématique du texte
5. Annonce du plan
Contexte historique :
1. Présentation de l’auteur :
Eugène Grindel, dit Paul Eluard est né en 1895 dans la banlieue parisienne. Malade de tuberculose, il doit interrompre ses études pour se faire soigner en Suisse. Il y rencontre Gala, une jeune russe qui deviendra sa femme et qui lui donnera une fille, Cécile.
En 1914, la première guerre mondiale éclate. Eluard est mobilisé et est envoyé au front comme infirmier. Témoin direct des atrocités et des souffrances de guerre, il se révolte contre cette folie meurtrière en publiant dès le mois d’août 1916 un recueil de dix poèmes (polycopié par lui-même à 17 exemplaires) intitulé « Le Devoir » et qu’il signe Paul Eluard, du nom de sa grand-mère maternelle. Dans ce recueil, il exprime son horreur pour la guerre, une horreur qui ne le quittera plus.
A la fin de la guerre, il adhère au mouvement dada qui vise à détruire cet ordre établi qui n'a pas su empêcher le massacre. Pour dada, le langage est un moyen de détruire l’ordre établi. Mais pour Eluard, le langage est un but. Il quitte le mouvement dada et rejoint donc les surréalistes qui eux, veulent exprimer sous toutes les formes le