ta grand mère
Tous ces éléments mettent en évidence la vacuité du personnage et le poète rappelle au destinataire les liens avec sa terre natale qu'il a oubliée en faisant le jeu des blancs.
II- La terre des origines
C'est ce concept de vacuité qui fait la transition entre les deux mondes, "mots sonores et vides... comme la caisse qui surmonte tes épaules": ici le poète évoque avec la caisse une des tâches que devaient effectuer les esclaves. L'homme est devenu en quelque sorte un esclave volontaire... L'attachement à ses racines est décrit avec un lieu et un lien familial symbolique : "la case de ta grand-mère", la grand-mère qui fait le lien entre plusieurs générations dans un lieu simple et modeste mais authentique qui s'oppose à l'artifice des salons trop richement décorés.
De même, le pays natal s'exprime à travers plusieurs oppositions (oxymores) "le soleil de ton pays n'est plus qu'une ombre" et "fait rougir un visage blanchi par les années d'humiliation". Le même adjectif "rouge" est utilisé pour qualifier la terre d'Afrique, une évocation du sang et de la douleur des personnes réduites en esclavage. De plus, le poète lui attribue un adjectif exprimant un sentiment, la terre est "amère", amère pour l'homme civilisé qui ressent maintenant de un sentiment de culpabilité qui le fait rougir de honte car il fait désormais le jeu des blancs alors que ses ancêtre se sont révoltés contre cette domination. Il est donc à la fois rouge de honte et ressent de l'inquiétude, "ta marche inquiète" sur sa terre natale qui ne le reconnaît plus et qu'il ne reconnaît plus. Il en a perdu les codes et ses mots, non plus vides de sens dans la première partie, expriment toute l'angoisse et la solitude de celui qui a définitivement coupé les