Ta mère
Mirabelle
« Il y a dix ans, Mirabelle a perdu son mari Luis, qu'elle a aimé. Elle rencontre peu de temps après François. François et Mirabelle, Mirabelle et François. Mirabelle aime la vie. Et la vie, Mirabelle la dévore. Chaque plaisir est un grand plaisir.
Après une tentative de suicide, Mirabelle dépose plainte contre François. Il y a trois ans, elle commence à fréquenter la permanence.
Elle quitte deux fois son compagnon, mais aussitôt décide de retourner avec lui parce qu'aujourd'hui, elle ne peut pas faire autrement. Elle est là dans un chemin, mais elle se protège, elle a appris à se protéger. Elle a décidé de ne plus accepter les insultes. Elle a décidé de ne plus retourner la violence contre elle. Elle a trouvé un lieu de parole où elle reconstruit petit à petit, où elle apprend à se séparer de cette violence, qu'elle-même n'a jamais connue dans son histoire de petite fille. Elle vient de temps en temps écrire encore un peu de son histoire, et cela commence à prendre du sens. »[1]
Émilie
« Ma rencontre avec Émilie commence au téléphone, un appel, un premier appel où les mots tentent de se mettre en route, et puis très vite notre première rencontre.
Émilie et son compagnon se sont connus, se sont perdus de vue, se sont retrouvés un peu comme lorsqu'ils étaient adolescents. Ils avaient une telle complicité! Émilie aime la terre, l'odeur de la terre, le bruit des feuilles chahutées par le vent, la terre avec ses couleurs. Émilie aime le chant des oiseaux, le frémissement des insectes, elle aime la vie!
À la première rencontre, elle est comme anesthésiée. Elle peut se reconnaître aujourd'hui