Tableaux de botticelli, analyse et arguments
La National Gallery de Londres expose ses plus grosses bourdes : des faux ou des copies pris à tort pour des chefs-d'œuvre.
(De Londres) Il faut une bonne dose d'humilité pour admettre publiquement ses erreurs. Et un soupçon de masochisme pour en faire le thème d'une exposition. « A la loupe : faux, erreurs et découvertes » présente les plus grosses arnaques dont a été victime la National Gallery.
Comme tous les musées du monde, la vénérable institution de Trafalgar Square s'est fait avoir lors de certaines acquisitions. Mais grâce à son département scientifique, créé en 1934 (à l'origine pour mesurer le degré de pollution dans les salles d'exposition, à l'époque du fameux smog londonien), la National Gallery est capable aujourd'hui de distinguer le vrai du faux.
Armés de microscopes et de lecteurs infrarouges, les chercheurs de ce laboratoire de pointe peuvent désormais reconstituer dans les moindres détails toutes les étapes de la vie d'une œuvre d'art.
Présentée jusqu'au 12 septembre, l'exposition « A la loupe » propose au visiteur de se glisser entre les couches de peinture pour entrer dans l'intimité de 40 tableaux et jouer aux devinettes : lequel est un faux, une copie ou un authentique chef-d'œuvre ?
Le « vrai » faux
En juin 1874, la National Gallery est en effervescence après l'acquisition de deux Botticelli. Les experts du musée sont particulièrement impressionnés par « Une allégorie » (tableau du bas sur le montage en haut d'article), pour laquelle ils déboursent 1 627 livres sterling (ce qui correspondrait aujourd'hui à environ 1 million d'euros, en tenant compte de l'évolution des revenus depuis 136 ans).
Ils ne paient que 1 050 livres sterling pour l'autre toile (tableau du haut sur le montage en haut d'article), « Vénus et Mars » (à titre de comparaison, une Liz Taylor d'Andy Warhol, mise aux enchères mercredi 30 juin chez Christie's à Londres, est partie pour un montant record 6 761