Tableaux de guerre
Dès le début de ses campagnes victorieuses, Napoléon emmènait avec lui artistes et savants pour aider à sa propre gloire. Antoine-Jean Gros l'accompagna donc depuis la campagne d'Italie et réalisa de nombreux tableaux pour représenter les victoires napoléoniennes. Ainsi après chaque bataille, Napoléon, comme Jules César, se dépêchait de rédiger un compte-rendu qu'il envoyait le plus vite possible à Paris pour annoncer une nouvelle victoire. Les tableaux étaient exécutés peu de temps après pour donner une image à ces victoires.
Militairement, la bataille d'Eylau fut inutile et, humainement, Napoléon l'a qualifiée lui-même de boucherie. D'ailleurs, Napoléon resta une semaine sur le champ de bataille pour soigner ses blessés alors que mourraient à côté d'eux plus de dix mille Russes et Prussiens. Gros remporta un concours pour obtenir la commande de ce tableau. C'est le Directeur du musée Napoléon Vivant Denon qui lui indiqua tout ce qui devait apparaître sur le tableau : le moment de la bataille, les personnages quelques cadavres au premier plan et même les dimensions du tableau plus de 7 mètres sur 5 mètres. Ce tableau représente donc Napoléon à cheval au mileu de ses généraux parmi lesquels on reconnaît Joachim Murat. L'empereur sur un cheval blanc semble se désintéresser des morts au premier plan. Seuls les officiers sont très colorés, le reste de la peinture est pauvre en couleurs, la neige et la lumière blafarde apportent de la tristesse. Au loin, les troupes au loin paraissent en bon ordre alors que cela a été une mêlée générale. Bien que les officiels trouvèrent ce tableau trop réaliste, Napoléon l'apprécia et remit la légion